Article de Pierre Adroit à la dernière page de la Dépêche du Midi ce jeudi 28. Merci à lui. 

Knivskjellodden, le point le plus septentrional d'Europe : 6 kg en moins et plus de 3 000 km dans les mollets. Esteban Bopp le, Capenducien, a réussi son pari avec son copain Romain Peyre, l'Ardéchois, de rallier le Cap Nord à vélo.

Partis le 13 juin d'Oslo, ils ont atteint ce cap mythique après près de deux mois sur leur monture lestée de 40 kg de bagages à raison de 60 km quotidiens. Nos deux étudiants, qui rentrent en master de gestion des risques naturels à la fac de Montpellier, ont vécu une expérience inoubliable, tant leur aventure s'est avérée dépaysante. Esteban nous raconte : «Nous avons bénéficié d'un temps, contrairement à chez nous, extraordinaire, ce qui nous a singulièrement facilité les choses. Une température de 18° de moyenne, pas vue depuis quarante ans d'après les témoignages». Si l'arrivée dans la capitale norvégienne par avion a été le moment sans doute le plus difficile avec un ventre vide et une logistique délicate à assurer et au final un petit malaise, la suite est allée crescendo dans le bon sens. Jusqu'à l'arrivée au Cap Nord après 7 km de tunnel à 200 m en dessous de la mer avec une pente à 15°. Un moment d'intense émotion salué par les touristes arrivés eux en voiture ou camping-car, à grand renfort d'applaudissements.

Le couteau sami (lapon) au bout des doigts, fait d'os de renne et de bois de bouleau, entre les mains, Esteban est intarissable : «La traversée du cercle polaire à 1 000 m d'altitude avec ses paysages de toundra. Les îles Lofoten, un décor irréel de montagnes dans la mer avec des ruisseaux et des cascades partout. Les baignades dans les torrents d'altitude, glacées mais géniales. Le soleil de minuit au sud d'Alta, grandiose avec vue sur la mer de Norvège». Dormir la nuit en plein jour durant près d'un mois, une expérience déboussolante que nos deux jeunes globe-trotteurs ont bien appréhendée. Parmi tous ses souvenirs sublimes, l'Audois émet quelques regrets pourtant : «Nous avons côtoyé nombre de rennes, par contre les Lapons étaient étrangement absents. Sur tout le parcours nous n'avons pas rencontré grand monde si ce n'est sur la fin avec des cyclos comme nous : un photographe italien, trois jeunes femmes ingénieurs, de Besançon ; un retraité allemand ou encore un jeune couple autrichien». Comme eux, ils ont dû faire face à un périple assez physique avec des montées à avaler régulièrement. «Le relief est très vallonné et il faut toujours relancer la machine», explique notre Capenducien. Des face-à-face insolites aussi avec les rennes qui, à la recherche de chaleur, se réfugient dans les nombreux tunnels.

Et que dire de l'arrivée le 14 août par 30° sur la promenade des Anglais de Nice après un vol via Oslo, le jour du 70e anniversaire du débarquement, un second dépaysement que nos deux compères ne sont pas près d'oublier non plus.

Ils envisagent désormais de raconter leur aventure illustrée de nombreuses photos. Pour les amateurs, leur site lanorvegeenvelo.jimdo.com.

L'article est disponible sur ce lien: http://www.ladepeche.fr/article/2014/08/28/1940976-ils-ont-rallie-le-cap-nord-a-velo.html

       Voilà. C'est fini. C'est dur de réaliser. Le retour a été d'une brutalité. Après 2 mois de voyages, 3 000 km parcourus par ma sueur, revenir à la maison en empruntant deux avions (et faire au passage en 2h ce que nous avont mis 2 mois à faire), deux trains et une voiture, c'est trop facile, trop brutal. Je me suis envolé d'Alta et me voilà à la maison sans aucun effort. Amer, je retrouve un confort qui ne m'a pas manqué. 

      Je suis arrivé à Nice en plein 70ème anniversaire du débarquement. Foule, chaleur, incivilités, où suis-je? J'ai retrouvé ma famille à Toulon. Mais quand on tiens un blog si complet, je n'ai plus rien à raconter ou si peu. La Norvège a laissée des traces sur mon corps: bronzage cycliste ridicule, cuisses et molets musclés, afinement, 6 kilos perdus. De Toulon j'ai ensuite pris le train bondé pour Narbonne. Là bas, Jean-Jacques mon grand-père m'attendait, à vélo bien-sûr. "Si j'avais eu de l'argent, je t'aurai rejoint et j'aurai fait les 100 derniers kilomètres avec toi, à défaut, je fait les 15 derniers kilomètres". Et nous voilà à pédaler au bord de la garrigue jusqu'à Ornaisons où je retrouve ma grand-mère à la bibliothèque, bastion de me soutien. Merci à vous deux.

       Pour la suite, il est prévu un retour sur Capendu et sur Ornaisons: petite conférence avec visionnages de photo. Pas de dates encore, surement un week-end vers la rentrée, il me faut trier les photos bien entendu et préparer tout ça, patience donc. A Capendu, Marie et moi nous couplerons notre soirée avec ses photos d'Islande. Je suis également en train de retaper mes écrits que j'ai entretenu tout le long du voyage, je glisserai dans le texte des photos et j'en tirerai une petite reliure. Là aussi patience.... 

     Ce voyage a été magnifique. J'en ai révé 3 ans, je me suis préparé mentalement et physiquement si bien que le but a été atteint avec une incroyable sensation de facilitée. Je pensai que ça allait être dur... au final je n'ai pas l'impression d'avoir roulé autant, d'avoir mis 53 jours à traverser la Norvège, je ne m'attendais pas à une telle facilitée. Voilà pourquoi ce retour m'attriste. J'aurai aimé poursuivre, rentrer par la Finlande, rouler encore, voir et rencontrer, je suis resté sur ma faim. Car ce qu'on a fait c'est pas grand chose, il suffit d'ouvrir les Carnets d'Aventures (magasine de voyage au long-court) et de se rendre compte de la facilitée de la destination, du confort qu'on avais, d'une durée si courte... bref je suis prêt à repartir. Mais mes engagements m'en empêche. Engagements dans l'arbitrage où je m'apprête à monter au niveau régional et tout plaquer aurait gâcher 2 ans d'efforts pour y parvenir. Et puis c'est ce même arbitrage qui me donne les moyens financiers de voyager.... Engagement à l'université où je m'apprête à débuter un master sur la Gestion des risques, encore plein d'incertitudes... 

Donc voilà, il me reste plus qu'à batir d'autres projets. L'Amérique du Sud? J'y réfléchi tout doucement, quoi qu'il en soit j'ai le matériel et l'envie de repartir, à moi de trouver un crénau et des moyens...

         Pour finir, il me faut remercier grandement beaucoup de monde.

A Romain, pour avoir eu l'audace de me suivre, pour avoir tenu bon, pour avoir gardé à chaque instant ton incroyable bonne humeur, Merci.

A ma famille restreinte et agrandie, pour leur soutien permanent et tellement humain, Merci.

A mes amis, jeunes et moins jeunes, pour leur soutien et leur intérêt porté à mon projet, Merci.

A Fanny, Stéphanie, Gaëlle qui m'ont aidée à construire un projet cohérent, Merci.

A ceux que nous avons rencontrés, James, Luca, Clémence, Laurine, Domitille, Hubert, et tous les autres cyclistes dont le nom m'échappe, Merci. Vous nous avez permis le partage de l'apogée du voyage, un moment riche en émotions.

A tous ceux qui nous ont fait un signe amical sur le bord de la route, qui se sont arrêtés pour discuter, qui ont partagé leur repas (Marie-France et Marc, Luciano et sa famille...), Merci.

A ceux que j'oublie, aux lecteurs discrets, Merci.

A Sigur Ros et Jonsi Birgisson, qui m'ont aidé à patienter, qui m'ont aidé à me ressourcer lorsque j'en avais besoin, Takk. 

Esteban

      Salut tout les gens ! Voici venu le moment de clôturer ce merveilleux voyage riche d'expérience pour nous deux et dont on est pas prêt d'oublier pour notre plus grand bonheur !!!

      En ce qui concerne nos deux derniers jours sur le sols norvégiens, il se sont passés sont la pluie et un peu le stress ; le magasin de vélo nous ayant assuré qu'il aurait des cartons pour nous le 13 n'en "avait pas" ou ne voulait pas en avoir pour nous... on les voyait dans l'arrière boutiques mais bon tant pis, on part donc direction le centre ville pour faire tout les autre magasins de vélo et dépenser nos dernières couronnes norvégiennes.

      Pour esteban, nous avons trouvait un carton et je me suis contenter de petits cartons en grands nombres récupérés juste avant d'être jeter chez un fleuriste. On est aller ensuite directement à l'aéroport pour démonter les vélos et construire mon carton en kit, le tout toujours sous la pluie.. ( il aura fallut près de deux heures pour finir nos belles boîtes).

        Le lendemain c'est journée avions, personnellement je trouve ça très impressionnant au decollage, bruyant, mais pas désagréable, la descente par contre c'est pas cool ça bouche les oreilles et c'est long et pénible mais dans l'ensemble je n'en garde qu'un bon souvenir ! 

          Pour ma part aujourd'hui est la journée des trains, 2 trains pour retrouver la famille avec une correspondance qui s'est jouée à 3 minutes près dans la gare de Marseille. Galère pour embarquer dans les ter avec 60 cm à monter avec les bagages et le vélo.

        L'arrivée m'a fait beaucoup de bien, cette première aventure m'a fait rêver pendant 2 mois mais le retour était très attendu, je profite donc de ce dernier message personnel pour remercier quelques personnes ( Esteban je te laisserais faire ton point de vue sur ce voyage )

Merci à :

   - Esteban de m'avoir proposé de réaliser ce voyage en ta compagnie, de m'avoir supporté dans tout les moments, et de ta patience pour t'être adapté à mon rythme,

    - Mes parents qui m'ont encouragés tout au long du voyage,

    - Ma sœur et Jim pour m'avoir prêter tente, duvet, tapis et lampe,

    - Mon p'tit frère qui m'a prêter sa gourde et son sac,

   - Mes grands-parents, oncles, tantes, parain, maraine et les parents pour le soutien financier,

  - Les amis et les nombreuses autres personnes qui nous ont laissé des messages sur le livre d'or,

    - toutes les personnes formidables que nous avons rencontré au cours du voyage (James, Marie-France & Marc, Luca, Hubert, Clémence, Domitille & Laurine (dont deux sont toujours sur les routes pour le retour en France, à suivre ici))

     - mes petits mollets qui m'ont transporté au bout de mon objectif :-)

        Après un repos à Olderfjord, on enchaîne avec un repos à Alta. On attends maintenant l'avion du 14 au matin qui nous emmènera à Oslo puis à Nice. Le trajet d'Olderfjord à Alta s'est fait de manière différente hier. En bus pour Romain, qui a atteint son objectif d'aller au cap Nord et à vélo pour moi (110 km, quel homme!). Quoi de mieux que de remonter sur le plateau d'alta pour célébrer cette dernière journée de vélo et faire mes adieux à cette bien belle Norvège! 

           Sur Alta, Romain à retrouvé Clémence, Laurine et Domitille qui devait prendre l'avion ce 12 au matin. Ballade, jeux de cartes, resto au menu de cette après-midi. Malheureusement, un concours de circonstance fâcheux fera que je ne verrais pas la petite bande. Arrivé à 16h à Alta, j'ai passé une aprèm beaucoup moins rose entre attente interminable à l'aéroport, recherches vaines dans Alta, j'ai finalement dormi seul, dans la forêt en face de l'aéroport. Bref sortez les violons, n'empêche que j'ai ce goût amer de déception dans ma gorge depuis ce matin.

           Romain et moi on s'est finalement retrouvé et on s'est posé à un camping vraiment agréable. Demain il nous faudra trouver des cartons pour nos vélos, dépenser nos dernières couronnes et aller dormir près de l'aéroport, pas de panique, je connais le coin par coeur.

Pierre Richard et Romain.

      Et voilà. Nous avons quitté le cap Nord après un dernier cri de joie. On a pris soin avant de faire une séance photo avec toute l'équipe (agrandie avec de nouveaux arrivants). Malheureusement, la direction du site et venu nous sommer de descendre du globe où nous étions montés (les 5 frenchies). On a passé une nuit très très venteuses sur le cap, les tentes ont tenu bon, pas notre forme.

      Nous avons roulés en peloton jusqu'à honningsvåg. Après une nuit in the wild qui s'est terminée par un appel au roi (tarot), la communauté s'est dissoute. On a quand même retrouvé luca (rentré à honningsvåg en bus car il s'est blessé) pour un resto assez moyen (sauf le prix). Romain et moi, avons ensuite pris l'express côtier (quel luxe, quel prix) pour Havøysund. Nous y sommes arrivés à 8h du matin, nous avons planté notre tente 5km plus loin et dormi jusqu'à 16h30 (encore une nuit venteuse la veille). Puis on a roulé, 90km jusqu'à Olderfjord qu'on a atteint vers 1h30 du mat. La route était superbe, sauvage, grandiose. On a eu le droit à un crachin toute la nuit avec un fort vent (très dur quand on l'a de face). Bref c'était chouette, on est décalé, on roule de façon décousue. Là on prends le calme au camping, tranquilou. On a achevé les cartes postales (ouf), et les petits souvenirs stupides (ou pas...) à offrir. 

ON A RÉUSSI !!!

Este et romain.

Voici une petite vidéo en retard prise sur le plateau d'Alta.

Téléchargeable ici

          Tant et tant de choses à dire... Oui, on y est, c'est l'aboutissement d'un rêve. Enfin, ce globe, cette Mer de Barents. L'émotion est forte d'autant plus qu'elle est partagée. Partagée avec Luca, italien (Rome), 42 ans, photographe. 2 jours qu'on ne se quitte plus, qu'on partage nos repas, qu'on parle anglais, qu'on roule ensemble. Partagée avec Clémence, Laurine et Domitille, 3 jeunes françaises parties de France (pour les 2 premières) et rencontrées au cap Nord. On a tous passé la journée ensemble, et nous sommes partis faire le knivkjelodden (le vrai de vrai point le plus septentrional d'Europe) tous ensemble à pied. On a croisé notre anglais James qui descendait du cap. Ce soir, Hubert (cycliste allemand) nous à rejoint et on  tous mangé ensemble : bretzel, bière, saucisson de reine, pâte d'amandes, fruits secs sont passés de main en main, bonne humeur au rdv!

          Il reste tant de choses à dire. Promis demain on donne photo et plus de détails. On est juste crevés, mais vraiment heureux.

PS: Louis-philippe te salut JJ. 

PS2: entièrement ok pour un retour oral sur raisons.

Ps3: travailler moins pour pedaler plus pour trouver les françaises sur Internet.

À demain. Les deux septentrionnaux.

      Coucou. Nous sommes à olderfjord ou russenes (tout dépend des cartes). Nous nous trouvons face au Porsangerfjord, à 2 jours du cap Nord. Pour ceux qui nous suivent sur les cartes, on est pas dans la période la plus prolifique kilomètriquement parlant. On a traversé le plateau d'Alta, 350 mètres d'altitude, dénudé, battu par les vents, superbe. La e6 coupait droit ce décor désertique. Parfois un petit troupeau de rennes réglait à sa manière la circulation. Nous y avons passé une nuit, bien entendu on a eu le droit à une " moustique party ". 

       Le temps est extrêmement mitigé : soleil, averses. Il ne fait pas froid, juste un peu frais selon l'exposition au vent. On arrivera au cap Nord le 4 au soir (si on a survécu au tunnel). 

      On a décidé de modifier l'itinéraire pour le retour. On prendra le ferry de Honningsvåg pour Havøsund et de là on rejoindra la e6 par une petite route de 90km. L'idée nous traverse également de rouler de "nuit"... ce serait magique non? Voilà pour un petit résumé. À bientôt.

Este et romain.

         Salut salut salut. Aujourd'hui, c'était visite d'alta. On s'est réveillés sous un ciel gris mais ce soir le soleil montre son nez. 

            Le matin, Romain à acheté des nouveaux patins pour ses freins : il peut à nouveau freiner. Et moi je me suis procuré une carte mémoire supplémentaire pour pouvoir mitrailler à souhait les paysages norvégiens. On en a profité pour assister au départ de la raceroad finnmark : une course à vtt de 700 km dans le désert du finnmark. On a également vu de l'extérieur l'église d'alta dont l'architecture imite une aurore boréale (entrée payante).

          L'aprèm nous avons visité le musée d'alta. À l'intérieur, on y parlait de samis, de la vie à l'époque où le finnmark était enclavé et d'aurores boréales. À l'extérieur, nous avons vu les gravures rupestres datant d'il y'a 5 000 - 6 000 ans : rennes, chasse, pêche, bateaux, élans en tout genre étaient gravés sur la roche alors juste au bord de l'eau (maintenant, la mer s'est retirée 30m plus bas). Bref nous avons fait du tourisme !

        Demain ben, on reste au calme. Quel feignasse !! On est dans les temps et on ne veut pas être au cap avant le 5 août. Niveau dépense, on a dû dépasser les 1 000 euros chacun, on fait vraiment gaffe à notre budget. Mais la suite s'annonce chère...

        À la prochaine. Este et Romain.

      Salut salut, nous voici enfin dans la ville d'Alta après 46 jours 2 heures 17 minutes et 23 secondes environ... cela fait deux nuits que l'on passe dans la nature, l'une avec beaucoup de moustiques l'autre pas du tout mais réveil humide suivi d'une journée mouillée, ce soir on appréciera la chaleur d'un hôte ou d'un camping tout dépendra de ses dispositions, nous vous tiendrons au courant bien entendu.

        Le Finnmark étant atteint, on commence à voir de plus en plus de samis le long des routes mais aussi nos premiers rennes en troupeaux ou solitaires, comme le montrent les photos. Hélas le site ne supporterait pas la quantité de photos que nous prenons mais nous vous sélectionnons uniquement les meilleures des meilleurs parceque juste les meilleures ça voudrait dire toutes les photos...

        D'autre photos et une vidéo devraient arriver sous peu il faut un peu plus de temps pour charger les vidéos sur Internet, tout dépend de la connexion en général il nous faut entre une heure et deux mais on prend toujours du plaisir à vous donner des nouvelles et vous faire partager une infime partie (mais la meilleure :-), on évite de sortir les appareils photos sous la pluie) de ce qui fait briller nos yeux.

      À très vite !

Romain et Este

       Alta, voilà! Tant de fois je me suis imaginé cette ville, et nous y voici. Nous espérions dormir chez un cyclotouriste ce soir, mais aucune réponse sur warm shower et personne à l'adresse indiquée. Dommage. Mouillés, on a roulé jusqu'à un camping au prix indécent.

        Ils ont chauds les rennes et ils se réfugient sur les plaques de neige ou dans les tunnels... pour les samis à part ceux sur le bord des routes... on devrait en voir avec leurs rennes sur le plateau à l'est d'alta. Et que dire d'alta? Rien sinon son église à l'architecture de type "aurore boréale" et ses peintures rupestres. Pour les photos on attendra qu'il fasse meilleur. 

        Allé p'tit cours de norvégiens. Ø se pronnonce "eu" , å "o" , æ "èè" , et j "ye" la plupart du temps. C'est une langue qui ressemble à l'allemand et au suédois. Pour le folklore, on a pas encore goûté aux rennes. 

         Souvent on nous pose la question de la lassitude. Que dire? Personnellement, je dirais non. Mais je trouve cette question déroutante. Monter, démonter le camp, rouler, rencontrer... je n'éprouve pas de lassitude. Annie, tu parles de vie errante mais on erre pas du tout puisque on est focalisé sur un cap. De plus faire ses courses, dormir en camping équipé de salles, rencontrer du monde, être toujours à porté d'un village... ne me donnent pas l'impression d'être le cycliste barbu qui se nourrit de baies et de poissons. Bref je me sens touriste à vélo.

        Sinon, on va bien. La fatigue est là bien-sûr, l'accumulation des jours (46) y est pour beaucoup. Mais la fierté est là aussi enfin presque. Cela n'engage que moi mais ce voyage me semble bien moins difficile que ce à quoi je m'attendais. J'ai l'impression que tout ce qu'on a roulé se fait en quelques heures de voiture, que les Lofoten c'était hier Trondheim avant-hier... Il faut dire que je m'étais blindé mentalement pour réussir et que la météo nous a plutôt aidée.

       Mais ce n'est pas fini! Il nous reste 240 km avant le nordkapp, un plateau dénudé à monter, et le boss pour finir : "the tunnel" comme dirait ténébreusement gollum : un tunnel de 7km qui descend à 300m sous le niveau de la mer et pour en sortir c'est 3km à 9% (les plus braves ont poussé le vélo). Donc voilà pour résumer. 

        Este et Romain.

Voici une vidéo supplémentaire à la demande des fans de gromoletTV.

Téléchargeable ici

      Ça y est, après plus de 15 jours de recherche d'emplacements adéquats en position d'observer le célèbre "midnight sun", nous avons enfin eu ce privilège. C'est après une belle assention de 300m que nous avons trouvé un point de vue splendide sur l'horizon au delà des montagnes.

         Les photos ne pourraient être remplacées par des mots, l'émotion était à son comble et la récompense après 42 jours de voyages fut bien plus grande que mes espérance. On ne savait plus ou regarder, devant nous ce magnifique soleil pas couchant qui embrasait les nuages de milles feux et derrière nous une impressionnante chute d'eau d'une trentaine de mètres bordée d'une paroi rocheuses aux lueurs rouge vif...

        Bref ce soir on a hâte de retenter cette expérience..

À bientôt

Romain

        Romain à parfaitement résumé la situation. Je profite du temps libre pour dire quelques mots sur les norvégiens et leur mode de vie. Le norvégien est fier et patriote, environ une maison sur deux est munie d'un pavillon sur lequel flotte le drapeau national. D'un point de vue urbanistique (n'est pas géographe qui veut) les villages sont très étalés. Il est difficile de définir un centre-ville, un village de 200 âmes peut faire 2 km de long. 

         En ce qui concerne les repas, le norvégien baffre au petit dej, mange un petit truc gras à midi (fast-food, cafet) et dine entre 17 et 19h. Y'a de la malbouffe, les produits frais de saisons sont rares, de même les produits laitiers ne sont pas nombreux. Les rayons viandes et barbecue sont biens garnis.

          Les norvégiens sont propres. Les campings sont presque tout le temps irréprochables. Au volant, la vitesse max est de 80 km/h et la conduite est souple. Les voitures s'arrêtent systématiquement aux passages piétons. Dès que les villages prennent de l'importance, la route se double systématiquement d'une piste cyclable. J'oublie des choses forcément.

        Hier on est retombé sur James (et non jack!), quel heureux hasard! Il nous pensait bien plus au Nord. Il a changé ses plans et poursuis vers le Nord comme nous. Il aimerait aller près de la frontière russe pour pêcher et voire les ours bruns. Il est parti ce matin, on le reverra sans doute plus au Nord. On viens de laisser un message à deux cyclotouristes d'alta (site warm shower) pour passer la nuit chez eux (un à l'aller et l'autre au retour). C'est les seuls inscrits au finmark. L'allemand Dominic, rencontré hier nous a donné une bonne nouvelle : il a eu le vent de face depuis le cap Nord (il va vers le Sud), pourvu que ça dure!

Este.

         I dag! Nous sommes un peu après storslett, la journée fut courte et pour nous en remettre on prends un petit jour de repos demain. On fait pâle figure comparé à un jeune allemand qu'on viens juste de rencontrer qui fait 100 - 140 km par jours et qui visite presque tous les pays européens. 

           Voilà deux soirs que l'on tente d'observer le soleil de minuit, sans y parvenir. Mais les paysages sont d'une réelle beautée. Les montagnes enneigées plongent dans les eaux des fjords. Le soir, le silence est incroyable, on perçoit juste le grondement sourd d'une cascade à des km de là. Le troms est une région de fjord que notre route longe ou contourne. On a même aperçu des dauphins.

       Après deux nuits en bivouac au bord des fjords, nous voilà dans un camping très peu cher. Le ciel s'est couvert depuis deux jours, il fait plus frisquet mais je préfère cela qu'un soleil de plomb. Quand à nous, le jour de repos va faire du bien. La fatigue est là. Mais la proximité du cap Nord nous galvanise. 450 km, c'est à portée de main! On profite donc gentiment du confort du camping (salle pour se poser et cuisiner, douches et sanitaires)...

Este et romain.

PS : pour les cyclo-ornaisonais, attendez qu'il fasse marin pour aller vers lézignan, puis cers pour revenir à ornaisons, et passez le pont de l'orbieu en danseuse, au sommet, faites un petit saut vrillé.

      Hey! Nous voici à skibotn, à mi-chemin entre narvik et alta. Nous arrivons peu à peu dans le pays des samis. Ils vendent des souvenirs sur le bord des routes dans des tipis façon "camp sami" (peaux et bois de rennes, pulls typiques, couteaux...). Nous sommes sur la "northern light road", la route des aurores boréales. Des aurores inobservables de part la luminosité constante. 

       Il a fait très chaud avant-hier et on a pas mal souffert. Après une nuit de repos difficile en forêt (difficile parce que la forêt était infestée de moustiques acharnés) il nous fallait une nuit en camping. On s'est donc ressourcés dans un camping à nordkjosbotn, où la e8 bifurquait vers tomsø tandis que nous poursuivions sur la e6 direction alta. On a également profité d'un supermarché pour faire de graaaaanndes provisions : les vélos sont lourds, mais c'est peut-être mieux d'anticiper le manque de ravitos pour la suite.

        Aujourd'hui, le temps est plus couvert et c'est bien plus agréable. On a vraiment progressé à vélo par rapport à nos premiers jours parce qu'on atteint nos 60 km quotidiens entre 15 et 16h. Désormais nous faisons route principalement vers l'est, on est déjà bien au Nord. Mine de rien, on sent le cap se rapprocher.... Sur la route on à le droit à pleins de coups de pouce d'encouragements, plus qu'auparavant me semble-t-il.

        À bientôt si une connexion le permet.

Este et romain.

PS : ah oui on a fait nos 2 000 km!! Champagne!! Ah ben non, on en a pas, eeuh lait en poudre et thé!!!!

Projet de campement pour ce soir à 25 km de Skibotn avec peut-être le soleil de minuit si toutes les conditions le permettent...

        Salut. On est au même point que hier vu qu'on a pris une journée de repos. Le matin on a testé vainement une canne à pêche trouvée au camping. L'aprèm, réalisant que nous allions manquer de provisions pour demain (rien d'ouvert le dimanche) j'ai pris l'initiative de rouler jusqu'à bjerkvik (50 km aller-retour). On a donc à nouveau du pain, des pâtes, des sardines.... Le camping étant équipé d'un four, on remplace la soirée "cafetière du camping" par une soirée pizza, mon effort n'a donc pas été vain.

        Il a fait beau toute la journée. Romain à profité de son temps libre pour répertorier les différents supermarché qu'on rencontrera par la suite ainsi que les occasions de voir le soleil de minuit, moi qui pensais que c'était cuit... Mais le problème c'est que la météo annoncée est plutôt mauvaise pour la semaine à venir.

        Que dire d'autre? On a discuté avec un munichois hier qui vagabondait à vélo. Il a préféré éviter le cap-nord et ses touristes. Romain à calculé qu'on était à 4 000 km de chez nous, on est plus près du pôle Nord que de Paris. 

      On va toujours bien et pas de mal du pays en ce qui me concerne, je pense que c'est pareil pour romain. 

       Voili voilons. Bonne soirée.

Este et romain.